Entretien entre nous : Zoulidery



Je suis heureuse de vous proposer à nouveau des entretiens entre nous. C'était une rubrique qui alimentait mon webmag BLOP! mais n'ayant plus le temps de m'en occuper du moins pour le moment, et aimant cette rubrique, je vous la partage sur mon blog.  Ce type d'article me permet de promouvoir le Made in pas loin que j'aime temps et de vous faire découvrir des créateurs de talents qui me touchent par leur travail. 

Pour inaugurer son retour, je vais vous présenter Zoulidery qui a gentille ment accepté de répondre à mes questions. Allez, c'est parti, je vous laisse la découvrir.


En quelques mots qui se cache derrière Zoulidery ?
Derrière Zoulidery, il n’y a que moi. Je suis une parisienne d’adoption, je baigne dans la culture et les arts, et je suis féministe et écolo convaincue. (écoféministe, donc ?)



D’où vient cette envie de partager votre passion de la broderie ? Comment est né « Zoulidery » ? 
J’ai commencé à broder il y a deux ans, je suis autodidacte. Mais avant ça, j’ai toujours été passionnée par l’artisanat, l’art, et plus généralement, l’idée de pouvoir fabriquer des choses avec mes mains me réjouit ! J’ai fait des études de design, qui m’ont beaucoup intéressée, mais en design, la création reste assez abstraite, il faut dessiner, moi je voulais aussi fabriquer. C’est pour cette raison que ma pratique actuelle me plait d’avantage !
J’ai commencé la broderie comme un loisir, et à force d’accumuler les broderies, les compliments, et me rendant compte que je ne m’en lassais pas, j’ai décidé de les partager, et ensuite de faire de Zoulidery une entreprise. Très vite, j’ai commencé à comprendre que je pouvais aussi partager mes idées féministes à travers mes broderies, ce qui a donné tout sons sens à ma pratique !

Quelle a été votre première création ?
J’ai réalisé ma première broderie chez ma mère, au pied des Pyrénées, et il s’agissait d’un piment. J’ai surement été influencée par la proximité avec le pays basque et le piment d’Espelette ! Mais je n’en étais pas satisfaite, alors je ne l’ai jamais achevée…

D’où vient l'inspiration ? 
Pour mes broderies, je tiens déjà à créer des pièces qui me plaisent, d’où la priorité que je donne au broches. Je porte très peu de bijoux, et les broches sont un bon moyen d’accessoiriser une tenue très simplement, sans boucle d’oreille qui s’accroche dans les cheveux ou bracelet dans les manches du pull… Ensuite, j’aime distiller des idées avec mes broderie, alors je m’inspire de mes revendications et réflexions ! J’ai brodé ma première broche vulve d’après la couverture du livre de Solange Te Parle, Très Intime, qui présente une vulve stylisée. Je lis beaucoup d’ouvrages féministes, ou écrits par des femmes, alors j’ai fini par faire des liens avec la broderie… 


Je vous ai suivi sur les réseaux sociaux pour vos broderies « vulves » et « tétons » car je les trouvais magnifiques et osées. Dans notre société où on cache le corps de la femme surtout ces parties aussi intimes, quelle est la démarche derrière ces broderies ? Un combat féministe ? 
Merci pour ce joli compliment ! 
Après avoir remarqué l’absence de représentation de la vulve, ainsi que les erreurs de dénomination concernant cet organe en comparaison au pénis, j’ai constaté les conséquences malheureuses que causaient l’ignorance et le tabou. La mauvaise compréhension et la méconnaissance du corps féminin, et de ces organes intimes mènent vers de mauvais réflexes de santé, une dépréciation de soi, un plaisir sexuel moins évident, de mauvais moyens de contraception… ça peut aussi conduire à un sentiment de honte, et même justifier certains comportement sexistes. Avec mes créations, j’entends faire sourire, donner confiance aux femmes qui se posent ces mêmes questions, et planter la graine du féminisme dans l’esprit de celles et ceux qui ne se les posent pas encore. 
En ce qui concerne les tétons de femme, ils sont censurés sur les réseaux, opprimés dans des soutien-gorges, cachés en toute circonstance, glacés par ce haut de maillot de bain détrempé à la sortie de la baignade. Il ne s’agit pas d’une irrésistible envie de les dévoiler aux yeux de tous, mais de la colère contre le poids d’une obligation, qui contraint les femmes à cacher un fragment de chaire qui indiffère pourtant s’il est rattaché à un corps d’homme.
C’est donc clairement un combat féministe qui m’anime pour créer ces pièces !


Que représente le fait main pour vous ? 
Le fait main est un mode de consommation qui me tient à coeur, éloigné de toute production de masse, industrielle. Il me semble que c’est un moyen de renouer avec une économie plus locale, et qui peut aussi mener vers une consommation plus écologique. Je le favorise autant que possible dans ma consommation quotidienne, en plus d’en avoir fait mon activité.

Quelles sont les gestes écolo dans votre bulle ?
A titre personnel, je fais mes courses alimentaires dans un marché bio, et une épicerie en vrac. Je favorise les friperies ou petits créateurs pour mes vêtements. Au delà du mode de consommation, il s’agit aussi d’adapter mon mode de vie. J’utilise plusieurs cosmétiques sans emballage, des tawashis à la place des éponges, des culottes de règles et la cup, je me déplace autant que possible en vélo, je n’ai pas pris l’avion depuis longtemps non plus… Et bien sûr, j’essai d’inclure ces comportements à ma pratique de la broderie ! Je n’utilise pas de plastique pour l’emballage de mes pièces, j’utilise parfois du tissu de récup, et je ne jète pas les chutes de fils et tissu ! J’attends d’en avoir accumulé beaucoup pour créer une collection spéciale issue de ces matières. J’ai aussi quasiment cessé la communication en anglais sur les réseaux sociaux, car je souhaite privilégier une clientèle proche de moi, pour éviter à mes pièces de faire le tour du monde en avion… Ce n’est pas évident de combiner mon activité et l’écologie, mais j’y travaille petit à petit !





Voilà, j'espère que cet entretien en tout intimité vous a plus ? Moi je suis clairement fan de son travail et de la démarche féministe qu'il y a derrière. Je vais d'ailleurs bientôt me faire plaisir et commander soit une broche vulve ou téton soit un tamboob ou tambour vulve, je ne sais pas encore j'hésite. 

En attendant vous pouvez retrouver Zoulidery sur son compte Instagram et sur sa boutique Etsy. Et n'hésitez pas à partager son travail au plus grand nombre surtout. 

Et moi, je vous dis à  bientôt pour un nouvel Entretien entre nous ! 


✤ ✤ ✤

❦ N'hésitez pas à partager ma petite bulle de douceur et de bonne humeur autour de vous. En effet, c'est grâce à vos partages que Ninou écolo se fait connaître, vous êtes mes meilleurs ambassadeurs. Et n'hésitez pas à me faire des retours quand vous testez les recettes et que vous partagez sur les réseaux sociaux, grâce au #ninouecolo, je vous retrouverais facilement 

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